lundi 24 novembre 2008

De la votation

Les péripéties du parti socialiste jettent un lumière crue sur la question des règles électorales en démocratie. Comme l’ont relevé de nombreux auteurs, notamment Pierre Rosenvallon, la règle de la majorité représentative de l’intérêt général relève du mythe.
La tendance dans les sociétés modernes soumises à la mondialisation est à des majorités de plus en plus courtes.
Objectivement, dans les duels du deuxième tour, un écart de 0,1% des suffrages exprimés semble de l’ordre de grandeur des erreurs matérielles de procédure.
On pourrait imaginer d’y remédier en adoptant une règle électorale du style majorité qualifiée. Disons 52%. Alors 4 points d’écart entre les deux finalistes feraient 4000 suffrages sur 100 000 votants. Les erreurs de comptage, voire les fraudes auraient moins d’impact.
Mais si aucun des finalistes n'atteignait ce seuil, il faudrait un troisième, voire un quatrième tour et peut être au-delà.
Pour l'élection du Pape, les électeurs en nombre réduit, sont confinés dans la chapelle Sixtine. La promiscuité et l'inconfort de la session sont des facteurs de convergence des votes successifs.
Pour une population ouverte et plus nombreuse, le risque n'est pas mince d'enlisement, de manipulation des opinions, de tractations vénales entre les tours, et du yoyo à +- 0,5% dans un sens puis dans l'autre.
Comme au football ou au tennis, il faut une règle explicite (tir au but, balle de match) pour départager les candidats. Il en résulte une incapacité à gouverner ou à représenter.
Finalement la "votation démocratique" n'est peut être pas aussi légitimante qu'on l'espère.
Le système à l'américaine, à un seul tour, qui désigne des grands électeurs avec une règle tout ou rien par entité territoriale, donne un semblant de légitimité plus grande. Mais dans ce système, les règles d'encadrement des pouvoirs de l'élu, et de contrôle des décisions "au nom du peuple" sont aussi importantes que les règles électorales qui l'ont porté au pouvoir.
Il faut s'y résigner, dans les démocraties occidentales, environ la moitié de la population ne participe pas au pouvoir et rêve d’alternance.


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6 commentaires:

Anonyme a dit…

coucou tout va bien

PJMB a dit…

Bonjour,

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PJMB

Anonyme a dit…

Bravo pour ton blog ; mais la démocratie et donc les élections ont leurs règles et leurs contraintes qu'il convient de respecter strictement que ce soit a 0,01 % ou 98 % : en 1875 la république a été adoptée par une assemblée à une seule voix de majorité .

Jean-Claude

PJMB a dit…

Bien d'accord sur respecter les règles à un instant donné.
Mais l'Histoire de la République montre que les règles ont évolué dans le temps.
Rosenvallon écrit:
" Est considéré comme légitime un régime qui a l'assentiment exprès d'une majorité de la population, cette majorité étant assimilée, par convention, à une forme d'accord unanime ..."

On en revient à la question de savoir si les lois précèdent les moeurs, ou si les moeurs précèdent les lois.

Anonyme a dit…

Bonjour!

Bravo pour ton blog.
Et merci, pour l'opportunité offerte, apparemment simple, d'échanger des informations et avis divers entre abonnés. De se serrer les coudes aussi, car ton titre (quel titre!),
"alarmecitoyens" me semble particulièrement adapté à l'époque, au pays et aux nécessités qui nous attendent.
Ceci dit on pourrait faire commentaire :
- sur un parti dont le seul programme connu à ce jour est de faire obstacle au Président du pays,
- sur le bien fondé de la direction d'un parti dont les deux têtes sont facteur de division et s'opposent de si violente manière,
- sur l'impuissance des hommes,
- sur la photo ... pas terrible!

Anonyme JF

PJMB a dit…

Pour la photo, je l'ai éclaircie. Pour le reste j'attends vos questions, observations et critiques

PJMB