mercredi 30 décembre 2009

Où va la démocratie ? (suite 1)


2 – Les pantocrators en majesté


Comment un seul individu peut-il répondre aux aspirations de son peuple, tout en tenant compte des nouvelles contraintes internationales et en gardant un vision d'avenir suffisamment ambitieuse pour mobiliser l'énergie des plus entreprenants ?

Le « Pantocrator » est un animal politique confirmé. Il a compris de longue date où réside la vraie puissance. La Parole est son arme favorite. Il adapte son discours non seulement à l’oreille qui l’écoute, mais encore au lieu et au moment. Le temps de l’élection ou de la réélection n’est pas le temps du règne. Et d’ailleurs les électeurs le savent parfaitement.

S’il est un souverain héréditaire, le « Pantocrator » se préoccupe de faire émerger, par le biais des mariages arrangés et de l’éducation princière, une lignée à fort potentiel. Si son dauphin selon le sang ne paraît pas mûr pour assurer la continuité de la dynastie, le « Pantocrator » retarde sa retraite en espérant hâter la venue au pouvoir d’un petit-fils ou d’un neveu.

Qu’il soit Président élu ou souverain héréditaire, les cérémonies et les fêtes sont les accessoires indispensables au maintien de la relation amoureuse entre le peuple et le « Pantocrator » . Relation amoureuse qui oscille entre l’admiration béate et la détestation.

Mais l’outil le plus indispensable, c’est l’exploitation médiatique du moindre événement susceptible d’émouvoir l’opinion publique. Dans les catastrophes que subit tel ou tel groupe de citoyens, le « Pantocrator » se déplace d’urgence avec les caméras de la télévision. Il est notre porte-parole, notre porte-sympathie, auprès des malheureux en vedette chaque jour. Après tout, nos impôts couvrent largement ses frais de déplacements !

Il en est de même dans les relations internationales. Voir notre « Pantocrator » en compagnie des autres dirigeants du monde est de nature à remuer notre fibre patriotique, au moins autant que la retransmission des matchs de tennis ou de football. Plus encore que la Parole, la maîtrise de l’Image est un outil essentiel du pouvoir.

Pour tout dire nous aimons ça. Nous entretenons l’illusion de rester libres. Seuls de rares individus arrivent à résister au conditionnement psychologique quotidien. Dans la durée d’un mandat, dans celle d’un règne, ces réfractaires resteront une minorité que les règles de la démocratie représentative ne porteront pas au pouvoir.

On dit que les mœurs précèdent les lois. Le phénomène s’accélère. L’opinion publique vote tous les jours. Heureusement, le cours des choses va à un autre rythme.

La démocratie directe, qui a connu son âge d’or sous les républiques grecques, n’est pas utilisable dans le contexte économique et relationnel de la mondialisation.

Le libéralisme intégral, tel qu’il fut théorisé au XIXème siècle, n’est en fait mis en œuvre nulle part. La loi du marché qui, par le vote permanent des consommateurs, était censée ajuster l’offre à la demande, est largement biaisée depuis la généralisation de la publicité et la création de besoins nouveaux qui en découle. Création de produits et services inutiles voire purement spéculatifs. Ici ou là, des voix s’élèvent pour frugaliser tout cela.

Les Pantocators, tels de gros thermomètres, ont bien perçu cette évolution de l’opinion. Ils font la promotion du dernier système de gouvernance émergeant : le Directoire des Pantocrators nationaux. Toujours en avance, l’opinion publique caresse même l’utopie d’un pantocrator mondial.

Toute cette agitation médiatique est bien le signe d’une évolution de l’Histoire. Les sociétés humaines sont, comme les espèces vivantes, soumises à la loi de la lutte pour la vie. La mondialisation des échanges, la limitation des ressources naturelles, font que celles qui seront incapables de s’adapter disparaîtront.





Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

dimanche 27 décembre 2009

Où va la démocratie ?




1 – Du nouveau consensus social

Les démocraties modernes les plus confirmées tendent vers des régimes présidentiels, que ce soit sous la forme d’un président élu directement ou indirectement par le peuple, ou sous la forme d’une monarchie héréditaire, mais généralement constitutionnelle. Nous nous réfèrerons à la France et aux Etats-Unis dans le premier cas, au Royaume-Uni et à l’Espagne dans le second.

D’autres pays tels le royaume du Maroc ou la république de Tunisie les rejoindrons peut-être un jour. Le cas de la Fédération Indienne est à part ; le nationalisme lui tient lieu de monarque.

Il y a dans chacune de ces nations un consensus tacite, ce que dans d’autres temps on appelait le pacte social, pour que le président élu ou le monarque héréditaire incarne la nation.

Il y a surtout une tendance naturelle à considérer cet individu unique comme le recours suprême de chaque citoyen, de chaque groupe d’intérêts, face aux péripéties de l’existence, de l’économie, face aux catastrophes naturelles… bref à considérer cet individu comme un souverain tout puissant, une sorte de Dieu le Père ou de Christ Pantocrator.

Et pourtant si l’on y regarde bien, cet individu a de moins en moins de pouvoirs.

Dans tous les pays considérés, il ne fait pas les lois. Il les promulgue seulement.
Dans aucun de ces pays, il ne doit intervenir sur l’appareil judiciaire.

Quel est alors le rôle du Président Pantocrator ?

Il écoute les aspirations de son peuple, dont il comprend les mœurs. Il suit les fluctuations incessantes de l’opinion dite publique , en principe celle de la majorité des citoyens, mais aussi celle des minorités et leurs réclamations. Alors serait-ce un Président girouette ?

Il connaît et pèse les contraintes de l’environnement international et les rapports de force. Serait-ce un Président à la botte des pays les plus puissants ?

Il cherche des orientations stratégiques pour l’avenir à long terme de son pays, essayant de prendre celles qui resteront dans l’Histoire. Alors un Président visionnaire ?

C’est le subtil dosage de ces trois volets contradictoires qui , plusieurs dizaines d’année après sa disparition, permettront de porter un jugement objectif sur les mandats ou le règne du « Pantocrator ».



Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

mercredi 25 novembre 2009

Le modèle anti-social français

Avec la crise, il devient urgent de s’intéresser à l’utilisation de nos impôts et plus généralement de l’argent public quelle que soit sa provenance.
C’est la mission de la cour des comptes croyons nous. Mais à gauche comme à droite, les parlementaires s’en préoccupent, des commissions et leurs rapporteurs ont entassé des kilos de dossiers, des journalistes en font périodiquement leurs éditoriaux, des auteurs de livres grand public s’en emparent …

Si vous voulez avoir une vision assez exhaustive du système français tel qu’il fonctionne actuellement je vous conseille d’acheter le livre « Le modèle anti-social français » de mon ami Alain Matthieu, Président de l’association « Contribuables Associés ».
Que vous soyez ou pas d’accord avec l’auteur, vous y découvrirez comme moi des pans de réalité que vous ne soupçonniez même pas, ainsi que de nombreuses références.

La tonalité générale de l’ouvrage est que l’Etat non seulement n’assure pas une redistribution efficace au bénéfice des plus pauvres, mais « qu’il enlève aux pauvres et donne à des privilégiés ».

La première partie de l’ouvrage fait une revue détaillée des effets pervers ou dévoyés de notre système fiscal et de celui des transferts sociaux : aides, allocations, subventions, etc.

La deuxième partie analyse les causes de ces distorsions.

La troisième partie donne des pistes pour une politique efficace contre la pauvreté, avec des exemples pratiqués dans d’autres pays.


Le modèle anti-social français
Alain Mathieu 2009 Editions du Cri

mercredi 16 septembre 2009

La jungle de la loi


La mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) a affirmé lundi 14 septembre qu'une modification de la loi, votée le 12 mai 2009 «dans le cadre d'une loi de simplification du droit» et promulguée le 13, ne permet plus à un magistrat de dissoudre une secte pour escroquerie, ce qui lèverait le risque de dissolution de la Scientologie, poursuivie pour de tels faits à Paris.

J’ai essayé d’en savoir plus et, après une heure de recherches sur INTERNET, je ne suis pas plus avancé : pas moyen de trouver le texte de la loi antérieure et ce qui a été modifié. On ne trouve que les abondants commentaires de Pierre, Paul et Jacques.

La loi de simplification du droit est effectivement un pot-pourri de mesures touche à tout, rédigées de façon succincte en faisant référence à des lois, des articles , des alinéas … J’ai cherché en vain les dits articles et alinéas.
Pas étonnant que nos députés ne s’y retrouvent pas non plus et votent les textes sans les comprendre, peut être sans les lire.

Il y aurait environ 8000 lois en France soit peut être 400 000 articles, dont certains abrogés, remplacés ou pas. De 1200 à 1700 textes nouveaux législatifs ou réglementaires paraissent chaque année depuis 1949 et environ une soixantaine de lois nouvelles sont votées annuellement depuis 1990.

La « simplification du droit » était une bonne idée. La façon d’y parvenir reste un problème de longue haleine avec dégâts collatéraux en perspective.



Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

vendredi 11 septembre 2009

A quel saint se vouer


C'est la rentrée. Après plusieurs mois au grand air de l'Atlantique, l'atmosphère parisienne est assez oppressante.

La grippe A occupe toujours les médiass et les esprits.Le gouvernement dépense nos impôts en commande de vaccins qui seront livrés sans doute trop tard. La ministre change de pied.

La taxe carbone n'en finit pas de faire bavasser les commentateurs. Gesticulation ou vrai pas en avant vers une consommation plus modérée ? En tous cas, en France, pas une loi sans sa cargaison d'exceptions et de dérogations. C'est bon pour l'emploi ... des fonctionnaires.

On nous jure que le plafonnement des gros bonus dans les banques deviendra une réalité, mais pas pour les traders. On n'est pas des Bataves quand même !

La chasse à l'évasion fiscale est ouverte, mais le gros gibier a encore quelques ressources parfaitement légales.

La publicité courante pour les automobiles, l'assurance-vie et autres accessoires de notre la vie quotidienne reste toujours aussi spécieuse. Quand on pense que la Banque Populaire propose des services de téléphonie mobile et donne le téléphone en cadeau !

Heureusement qu'on a les humoristes pour nous soutenir le moral.


Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

mardi 26 mai 2009

L’entrecôte

La France est, parmi les pays d’Europe, celui qui détient le plus long périmètre de côtes. Côtes qui se répartissent en falaises, plages, grèves, lises et marécages…

Pas étonnant que la France détienne aussi le record des grèves.

Là, un bref rappel historique s’impose. Jusqu’en 1850, faire la grève signifiait se rassembler sur la Place de Grève ( l’actuelle Place de l’Hôtel de Ville ) pour y rechercher du travail !
Dès 1141, le roi Louis VII avait vendu une partie des rives de la Seine à la confrérie des marchands en vue d’y établir un nouveau port fluvial. La majeure partie des approvisionnememnts de la capitale se faisait par bateau. La manutention de ces marchandises nécessitait des bras et, chaque jour, le peuple sans travail se rassemblait sur cette grève en attendant l’embauche à la vacation.

C’est seulement en 1805 que l’expression faire grève apparaît dans le sens moderne de refus de travailler.

Il serait temps de tirer davantage parti de nos ressources naturelles. On devrait remplacer l’expression « faire la grève » par l’expression « faire la côte » . Cela augmenterait singulièrement notre potentiel national. On pourrait faire la côte quasiment cinq jours sur sept !

Et deuxième avantage sémantique, au lieu de « bifteck frites » emprunté à l’anglais, on dirait « entrecôte frites » pour bien marquer à quoi nous occupons nos fins de semaine.



Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

samedi 23 mai 2009

Tiers provisionnel


Je veux parler du tiers du bénéfice à réserver pour les salariés des entreprises. Une idée gaullienne qui date des trente glorieuses, reprise par le Président Sarkozy.


Mais est-ce une bonne idée ?


Comment peut-on imaginer qu’une règle automatique d’affectation du bénéfice s’applique à chaque entreprise de France et de Navarre ? Celles qui ont une activité nécessitant beaucoup de capital, celles qui ont besoin de beaucoup de main d’œuvre, celles qui ont de grasses marges et celles qui opèrent dans un secteur fortement concurrentiel…


Horrible perspective d’une couche supplémentaire de réglementation et de bureaucratie pour orchestrer la mise en pratique du principe des trois tiers !


Les prévisions de l’impact de ce nouveau tiers provisionnel se présentent mal :

- Perspectives d’une réduction fâcheuse de la capacité d’autofinancement des entreprises. Les entreprises devraient emprunter davantage, ce qui ferait l’affaire du secteur bancaire, mais est-ce bien judicieux ?
- Amélioration du pouvoir d’achat des salariés, mais elle serait minime, quelques pour-cent. Même les syndicats ouvriers sont réticents.


Que faites-vous de l’éthique disent certains ? Elle voudrait que chacun retire les justes fruits de sa contribution à la bonne marche de l’entreprise. Et puisqu’on parle du bénéfice, de la contribution de chacun à la génération du dit bénéfice, il faut convenir que la question ne peut pas être quantifiée facilement. Une start-up à grosse marge n’est pas comparable à une grosse entreprise plus mature dans le secteur concurrentiel. Pourquoi donnerait-on à la secrétaire de la start-up des avantages très supérieurs à ceux qu’auraient la secrétaire de l’entreprise mature ? Elles font le même travail.


Les syndicats préféreraient privilégier l’emploi. Ce qui n’est pas sans ambiguïtés et sans problèmes. Ce pourrait être le thème de vos commentaires ou d’un prochain billet.







Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

mardi 12 mai 2009

eBay, roue de secours

Comme à la Samaritaine, on trouve tout sur eBayrouedesecours

Au rayon POLITIQUE
 Une Europe en pièces détachées, à construire par ses citoyens, un best-seller du do-it-yourself.
 Deux sièges au Parlement de Strasbourg, Enchère en cours : 52 €. Votre enchère maximum ? Enchérir . Fin : 28 jours 3 heures et 45 minutes.
 Une Georgie partiellement occupée par les Russes sans que le monde occidental bouge ni le petit doigt ni même la langue.
 Des peuples de l’Est, anciennement sous domination soviétique,qui aspirent légitimement à plus de paix et de bien-être.

Au rayon RENTREE SCOLAIRE
Un ex-ministre de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur, inscrit comme vendeur professionnel (notation : un demi vote favorable sur cinq) met en vente
 Un lot de 70 Universités indépendantes en état de marche, mise à prix 1 €
 Les mêmes à l’unité, garanties deux an, en achat immédiat au prix de 50000000€ chacune.
 Une douzaine d’Universités bloquées, à prendre livraison sur place et en l’état, au prix de 1€. Pas d’enchérisseurs.
 Une table ronde avec collectif d’enseignants-chercheurs choisis parmi les Universités les plus en pointe ( nombre d’AG mensuelles garanti), Enchère en cours : 1,50€. Un seul enchérisseur.

Dans les commentaires, l’ex-ministre donne des leçons au gouvernement. Il glisse sur le fait qu’il a été en fonction dans le même domaine sans qu’on ait gardé un souvenir très fort de ses réalisations.

A la rubrique OFFRES D’EMPLOI
 Des peuples de l’Ouest qui considèrent la paix comme acquise et voudraient bien conserver leur niveau de vie.

 Des packages de deux emplois aidés. Achat immédiat : 15000 € par an. Vu le nombre de ventes terminées, il faut croire que les contribuables se précipitent.

Au rayon LIVRES
 on peut acheter pour la modique somme de 17,50 € une intime conviction en suspicion de corruption dans l’affaire de la transaction entre le ministère des finances et Bernard Tapie. La thèse du complot a toujours excité la curiosité du lecteur potentiel.

A peu de choses près, on trouve les mêmes articles sur les sites concurrents basdelin.net, pisdufou.com, biaise-en-solo.org . Les robots du comparateur de prix Kelkoo n’arrivent pas à suivre !

Mais revenons à notre bonne vieille Samaritaine (fermée pour transformations).

Pour certains, le catalogue de eBayrouedesecours ressemble à l’inventaire de Prévert, mais la faute en incombe aux médias qui trahissent la pensée du gérant.

Pour d’autres, au delà des polémiques, ce catalogue est un almanach de bonnes idées éventuellement prophétiques.








Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

dimanche 3 mai 2009

Le spectre de la grippe

Je ne suis pas un fanatique des thèses du complot, mais l’unanimité avec laquelle de nombreux gouvernements occidentaux se précipitent à promulguer des mesures prophylactiques contre le virus de la grippe porcine est très remarquable.

D’un coté, ça les arrange que le peuple se préoccupe d’autre chose que de la crise économico-financière. D’un autre, c’est une assurance pleine de bon sens, car si une épidémie de grippe se déclarait réellement, cela compromettrait gravement la reprise économique tant espérée.

Déjà que, en France, de nombreux secteurs sont grippés : Universités, Fonction Publique, Hopitaux, Transports, Pêche, Agriculture et j'en passe.

Tout cela sans même que le nouveau virus entre en jeu ; il suffit de quelques olibrius un peu actifs.

On veut investir dans la Recherche pour relancer l’économie de demain. Bravo !

Je propose de mettre au point un traitement d'avenir : le tamis à séparer le flux des citoyens qui travaillent dur et le flux des olibrius qui ont un sérieux problème génétique de manupilosité et de conservation des privilèges.




Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

dimanche 26 avril 2009

Non Sire, c'est une révolution !

Sur les 192 pays membres de l’ONU, les démocraties occidentales sont en minorité. Les autres pays se sont regoupés en blocs qui se recouvrent plus ou moins selon les circonstances : 115 non alignés, 57 musulmans, 53 africains …

A la conférence de Genève sur les droits de l’homme, dite Durban II, les promoteurs des droits de l’homme sont débordés. Ils avaient oublié que la déclaration de 1789 a été suivie de la Terreur…

Les zélateurs de la décolonisation essaient de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Ils attendaient une reconnaissance éternelle de la part des peuples libérés. Ils sont bien déçus. La chenille devenue papillon veut voler de ses propres ailes et butiner ses fleurs en toute indépendance. Et s’il n’y a pas assez de fleurs sur son territoire, elle exige des soutiens rétroactifs au titre des dommages de naguère !

Enfin, quand on dit les peuples, il faut comprendre les dirigeants au pouvoir, leur famille, leur tribu et leurs commensaux. Le peuple reste une masse qu’il convient de garder sous contrôle, tantôt calmée par les distractions ou la menace, tantôt poussée à aboyer contre l’ennemi extérieur. Et si, dans le passé, il y eut quelques retombées positives pour les populations, elles sont soigneusement passées sous silence ou à tout le moins minimisées sans vergogne. Le métier de history rewriter, dérivé de celui de story writer, se porte bien.

Le moindre potentat vient à la tribune des Nations Unies donner des leçons de démocratie. Cria cuervos y te sacaran los ojos !

Dans le monde occidental, les attitudes sont partagées. Les idéalistes s’accrochent à l’évolution lente des pouvoirs face à leurs opinions publiques. Les réalistes veulent de la fermeté et des contreparties concrètes au cas par cas. Certains idéologues prônent de revenir à la situation antérieure du chacun pour soi.
A l’opposé, certaines intelligentes de gauche se repentent à tous vents et demandent pardon au nom de la Nation… Quand on pense que leur but unique est de faire parler d’elles, on se prend à leur retourner le compliment : j’ai honte pour elles de les voir recourir à de tels procédés.

Au soir du 14 juillet 1789, la Bastille est aux mains des insurgés Parisiens. Le Duc de Liancourt vient en informer le Roi Louis XVI. Celui-ci lui demande : "Mais, c'est une révolte ?" ; et Liancourt de répondre au Roi, de manière visionnaire : "Non Sire, c'est une révolution !"

Consolons nous, les accusateurs publics, Robespierre, Danton et beaucoup d’autres ont fini sur l’échafaud. Les réformateurs ont péri assassinés par des fanatiques.



Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

mardi 21 avril 2009

La Bourse ou la Vie !

Dans le temps, c'est en ces termes que les bandits de grand chemin annonçaient la couleur. Le rendement était excellent.

De nos jours, le choix est plus ambigu. On fera repartir la Bourse à coups de subventions aux banques et d'injections de garanties dans le système financier. Quant à la Vie, la vie de tous les jours, la vie terre à terre, elle fera ce qu'elle pourra.
Si encore cela se limitait à ponctionner les économies des plus aisés, ce serait un moindre mal. En fait, on est parti pour ponctionner surtout deux ou trois générations de classes moyennes.
En parallèle, on laisse aussi basculer dans la précarité une proportion importante des classes laborieuses, des petits artisans, petits retraités, personnes isolées ...

La séparation de biens entre la sphère financière et l'économie réelle n'est pas prête de s'atténuer.

Du coup, quand ils le peuvent, les individus concernés se rebiffent. Ils recourent à des moyens radicaux. Les séquestrations de patrons se multiplient. On entend des chantres de l'équité mettre en parallèle la violence faite à quelques patrons et le triste sort réservé à de nombreux salariés qui n'y sont pour rien. D'autres excités mettent en avant les résultats sonnants et trébuchants obtenus par la force.

Bientôt on chauffera les pieds du patron pour l'amener à résipiscence et, après le patron, le représentant local de l’Etat. A tant que faire et pour en revenir à des temps pas si lointains, pourquoi pas lui mettre aussi un pistolet sur la nuque !

Jean-Louis Debré, président du Conseil Constitutionnel, a bien vu la dérive en cours. Il a rappelé les droits de base en régime démocratique et condamné sans ambiguïté les pratiques illégales.


Dommage qu'il ne se soit pas arrêté là. Pour sacrifier à l'air du temps et ne pas jeter d'huile sur le feu, il a jugé bon de laisser la porte entrouverte à une évolution de la loi en la matière.



Ça risque de faire des courants d'air !







Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

mardi 14 avril 2009

Il faut sauver la planère financière!

Ça ne tourne plus rond sur la planète financière. Tout le monde y met son grain de sel.
Revenons sur l'émission RIPOSTES du 5 avril 2009(N° 364 Serge Moati)
G2, OTAN : le nouvel ordre mondial.
Invité : François Hollande
Participants : Jacques Attali, Pierre Lellouche, Jean-Luc Mélenchon, Bernard Guetta

Si vous ne trouvez plus l'intégrale de sa vidéo sur le site de la Cinq

vous pouvez toujours essayer de voir des EXTRAITS ici.


Diverses opinions se sont exprimées. Certaines très sensiblement opposées, y compris un accrochage peu courtois entre Mélenchon et Lellouche, presque trop beau pour ne pas être un peu préparé à l'avance.

Passons sur ces points de discorde pour résumer les points d'accord :

* Il y a probablement des petits signes de changement des mentalités. L'époque où certains théorisaient que le marché doit à lui seul assurer le bien-être de chacun semble révolue.
* Mais un système de gouvernance mondiale n'est pas pour demain. Dans cent ans ... , ou peut-être jamais ...
* Le sauvetage des institutions financières (les banques) est une urgence économique absolue, moralement détestable.
* Si le sauvetage réussit, il profitera de toutes façons aux banques, et plus particulièrement au système financier anglo-saxon, et il coûtera au contribuable actuel et aux générations futures.

On s'accorde sur la nécessité de mieux encadrer les points qui ont conduit à la crise :

* Restreindre l'offre de crédit alimentant la spéculation.
* Rendre les Agences de notation indépendantes des organismes qu'elles auditent.
* Encadrer les rémunérations "obscènes" de certains dirigeants.
* Eviter que l'argent public soit utilisé à servir des bonus etc. dans les entreprises aidées.
* Combattre non seulement la fraude fiscale, mais aussi l'évasion fiscale ( due à la disparité des lois et usages fiscaux entre pays ).

Les modalités pour y parvenir restent un problème mal résolu. Pour les uns, nationalisation provisoire ou définitive. Pour d'autres, création d'une monnaie internationale de référence différente du dollar.

La suite du débat aborde les problèmes de la paix dans le monde, la non prolifération de l'armement atomique, la lutte contre les évolutions possibles du terrorisme international, la suprématie déclinante des USA et la montée en influence de l'Asie.

En conclusion, les protagonistes croisent les doigts et lancent du bout des lèvres un message d'espoir plutôt désabusé.

L'ennui, c'est que si l'on fait un tour du coté des commentateurs américains, ils sont franchement dubitatifs sur les effets des plans de sauvetage annoncés par Obama !




Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

lundi 6 avril 2009

Taïaut, Taïaut, sus au capitalisme sauvage

Brillants chasseurs à courre, sonnant du cor à se rompre les jugulaires, meute des chiens courants, aboyant derrière le gros gibier, tout ce qui compte sur la planète se préoccupe de réformer le capitalisme. Les plus sages savent avec Jacques Delors que "tout individu qui détient un pouvoir sans limites, en abuse" et qu'il faut assez de règles pour apporter un peu d'équité, mais pas trop de règles pour ne pas casser la machine qui nous fait vivre.


La confusion règne. Ce week-end on en a eu des exemples dans l'émission Ripostes (G2, OTAN : vers un nouvel ordre mondial)avec Attali, Mélenchon, Lellouche et le journaliste Guetta.

Egalement dans le Figaro Magazine du 4 avril 2009 dans le débat
" Peut-on moraliser le capitalisme " entre le philosophe André Conte-Sponville et le haut fonctionnaire Nicolas Tenzer.


Je voudrais en commenter certaines affirmations. Nicolas Tenzer écrit " ... le politique, lequel définit le juste et l'injuste, concrétisés par la suite dans des principes et des codes d'éthique contraignants..."

Il me semble bien dangereux de confier au politique le soin de définir ce qui est juste et ce qui est injuste. Il y a comme un relent de totalitarisme à cela, car le politique c'est par définition un domaine de pouvoir. Relent qui se confirme quand Tenzer se dévoile en subordonnant les principes et les codes d'éthique aux choix préalables du politique.
Je préfère sur ce point la position de Conte-Sponville qui insiste sur la morale individuelle.


Tenzer évoque ensuite "les règles fonctionnelles du capitalisme" et cite " la transparence, le principe de fiabilité des informations, l'absence de conflits d'intérêt...". Je pense qu'il confond capitalisme et économie de marché. D'ailleurs le mot capitalisme est tellement ambigu qu'on ferait mieux de pas l'utiliser.


Plus loin, il confond les capitalistes, les entrepreneurs et les dirigeants salariés.
Il me parait faux de dire que notre système économique compte de moins en moins d'entrepreneurs. Si c'était le cas, c'est à l'école qu'il faut tenter d'y remédier.

Il déplore "...l'actionnariat dilué, où la rente est devenue la règle... ". Je crois au contraire que l'augmentation du nombre des détenteurs du capital - qui ne sont pas tous de gros porteurs- est plutôt une bonne chose pour l'amélioration de l'équité, à condition de limiter leurs appétits à court terme.


Finalement, il se préoccupe de "la crise de l'autorité et de la légitimité des institutions publiques et privées" particulièrement en France et là je suis entièrement d'accord.



Je vois un lien entre cette crise d'autorité et la crise financière.
A mon avis, les causes de cette crise sont multiples.


  • Certainement, la lente déliquescence des autorités morales traditionnelles : église, philosophie, famille, école. Le politique, même pris au sens le plus noble du terme, ne peut jouer le rôle d'autorité morale en démocratie.

  • Peut-être aussi le principe de laïcité à la française qui met sur un pied d'égalité toutes sortes d'idéologies.

  • En tous cas, la trahison des relais d'opinion qui véhiculent le scandaleux au détriment de tout ce qui est positif.


Alors, quand Obama dit aux étudiants: " Vous pouvez travailler pour Médecins sans frontière ou pour l’ONU, être maire de Strasbourg ou volontaire dans votre communauté… L’essentiel est de s’engager au service du public. A long terme, le fait de ne penser qu’à son confort, à sa maison, à sa voiture n’apporte que de l’ennui. Si vous ne pensez qu’à vous, votre vie diminue. Pensez-y, le monde présente tant de défis et d’opportunités. Plongez, impliquez-vous, acceptez d’être déçu, mais vous aurez vécu une grande aventure et fait la différence ", c'est un petit caillou blanc dans la forêt, qui sera plus efficace à terme que les milliers de milliards de dollars injectés dans le système pour pallier les errements de certains de leurs aînés.
Les médias en ont à peine parlé et c'est bien dommage !




Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

jeudi 26 mars 2009

PARADIS PERDU

Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager une courte nouvelle que j'ai écrite début 2007. Elle fait partie du recueil ALLEZ FRANCE ( six courtes nouvelles étiquetées "DANGER produit caustique")lui même compilé dans CONTES ET NOUVELLES que vous pouvez trouver en vous inscrivant sur mon site http://www.pjmb.fr/

PARADIS PERDU

Les petits hommes Verts sauvèrent d’autant moins la planète, qu’il se produisit des changements que personne n’avait prévus, et surtout pas eux.

Au lieu de l’élévation continue de la température et du niveau des océans, ce fut le contraire qui se produisit.

Une centaine de volcans éteints se réveillèrent. Il y eut une dizaine d’explosion majeures, à coté desquelles celle du célèbre PinaTubo n’était qu’un petit galop d’essai. Les cendres obscurcirent l’atmosphère, à un point jamais observé de mémoire d’homme. Le froid s’installa sur la terre.

Les météorologues, courant au secours de la victoire, clamaient qu’ils l’avaient prédit, et rappelaient le dernier petit âge glaciaire survenu au siècle de Louis XIV. Les petits hommes Verts, engoncés dans leur idéologie, affirmaient doctement que cela ne durerait pas.

Mais cet âge de glace là ne fut pas si petit.

Les pays du Nord, anciennement tempérés, devinrent rapidement inhabitables. Ce d’autant plus qu’on était en pleine crise énergétique. Les combustibles fossiles étaient devenus hors de prix, et malgré la repousse des forêts, les énergies renouvelables faisaient défaut.
La zone tempérée se déplaça vers le Sud, entraînant des flux migratoires inverses de ceux qu’on avait connus jusque alors. Le climat du Sahara s’adoucissait chaque année.

Restait à le rendre habitable. Les nouveaux colons venus du Nord s’y employèrent avec détermination.

On installa des oasis artificielles où les palmiers étaient remplacés par d’immenses toitures soutenant des capteurs solaires. Dans l'atmosphère voilée qui régnait maintenant, le rendement n'était pas aussi bon qu'on l'aurait souhaité, mais il fallait bien faire avec. La face inférieure des toitures était refroidie par effet Peltier, ce qui permettait à la moindre vapeur d’eau dégagée sous cet abri de se condenser et de retomber en pluie bienfaisante. Grâce à un judicieux système d’accumulateurs électriques, on pouvait faire pleuvoir seulement la nuit. Restait à trouver l'eau.

Au départ on eut recours à la désalinisation de l’eau de mer sur des sites côtiers. Certains gazoducs, en jachère depuis l’épuisement des ressources fossiles, furent reconvertis au transport de l’eau d’irrigation. D’autres furent construits. Le Sahara retrouva une certaine fertilité. Les pluies bienfaisantes devinrent presque autonomes. Les cultures maraîchères fructifiaient.

Sous les toitures photovoltaïques, on put même replanter de vrais palmiers et des orangers, avec de vraies dattes et de vraies oranges. C’était le paradis sur terre.

Pas pour longtemps.

Les Touaregs revendiquèrent la possession de leur territoire ancestral, et déclarèrent le Djihad aux colons venus du Nord.

samedi 14 mars 2009

Le deuxième grand Schisme d'Orient

Dans un billet précédent, j'évoquais la difficulté que rencontre tout individu sans parti pris à se faire une opinion éclairée sur les problèmes du monde.
J'en prends pour exemple les débats sur le climat et l'avenir proche de la planète.

L'Eglise Ecologique d'Occident, marchant la main dans la main avec les Chefs d'Etats des principales puissances, doit faire face à une contestation de plus en plus nourrie à propos des dogmes du réchauffement climatique et de la multiplication des catastrophes naturelles en relation avec l'utilisation croissante des énergies fossiles.
Les tenants de thèses déviantes, de plus en plus nombreux, sont sur le point de se regrouper en une deuxième église concurrente que nous pourrions désigner comme l'Eglise Réformée d'Orient, parce que le Japon, voire la Chine, en apparaissent comme les principaux zélateurs à la suite de quelques contestataires occidentaux de la première heure.

La guerre de religion n'est pas loin. Activité humaine ou taches solaires ? Réchauffement accéléré ou début d'un nouveau petit âge glaciaire ? Rejets de CO2 du chauffage et des transports, croissance mal maîtrisée de l'agriculture et de l'élevage ou conséquences inéluctables des fluctuations d’activité du soleil ? Chaque Eglise taxe l'autre d'hérésie et l'accuse de mensonge.

Les adeptes de ces deux Eglises sont, nous dit-on, des scientifiques de tous pays.

Deux méthodes s'affrontent. L'une est basée sur des modèles mathématiques visant à représenter les phénomènes physiques et à donner des prévisions météorologiques, l'autre est basée sur l'étude historique et archéologique du climat terrestre et de l'activité solaire.

Tous ont recours à des modèles et des corrélations calculés sur ordinateur. On ne commente les résultats expérimentaux que de façon très fragmentaire. Une prédiction spectaculaire a plus de chances d'être reconnue, voire médiatisée, qu'une prédiction exacte.

Dans les médias, l'analyse critique brille par son absence. A la place, on vous dit que trois cents scientifiques ont signé la pétition adressée au Président Obama au sujet des dépenses publiques dans le domaine du développement durable, mais que le concile officiel ( GIEC), qui en regrouperait deux mille cinq cents, est d'un avis contraire. En un mot, on demande des actes de foi, basés sur la règle du vote majoritaire.

Comme à l'époque de Luther et de la Réforme, les considérations socio-politiques ne sont pas étrangères au choix des gouvernants de soutenir telle Eglise plutôt que telle autre. Ainsi va le monde !

Bibliographie :

Analyse détaillée de la controverse (Wikipedia)
Un article assez savant comme toujours

La controverse en vidéo (The great global warming swindle )
sous-titré en français - Durée 1H15
Prenez le temps de voir ce sujet, c’est le plus complet tant sur le plan scientifique que sur le plan politique.

Rapport du GIEC en 1995 (Synthèse)
Le GIEC est l'organisme qui illustre et soutient la thèse de l'origine "anthropique" du réchauffement climatique. Les modèles les plus catastrophiques sont largement repris par les médias. On note que les rapports de 1990 et 1992 ne sont plus disponibles sur internet.
Rapport du GIEC en 2001 (Synthèse)
Le GIEC maintient essentiellement ses conclusions de 1995.
Rapport du GIEC en 2007 (Synthèse)
Le GIEC maintient l'origine "anthropique" en prenant peut être un peu plus de recul.

Tous les aspects scientifiques de la contestation
Nombreuses références, certaines accessibles à tout le monde, d'autres plus savantes. Lire le début de l'article sur le rafraîchissement

Actualités de la contestation
Querelles d'experts, querelles de journalistes au jour le jour ...


Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

Se faire une opinion personnelle

Noyé dans l'océan de l'hypermédiatisation, peut-on se faire une opinion sur les problèmes du monde ? On peut se faire une religion, peut-être, surtout si l'on en a déjà une, mais une opinion éclairée, rien n'est moins sûr.
Le problème de l'opinion éclairée, c'est l'éclairage, qui est devenu une usine à gaz, si vous me passez ce mauvais jeu de mots !
Evidemment, selon que vous êtes un intellectuel de gauche ou un intellectuel de droite, votre religion est faite et il ne vous reste qu’à la nourrir.

Le problème, c'est que si vous ne vous sentez ni intellôche, ni intelloite, mais simple animal doté de la capacité de raisonner, se faire une opinion personnelle éclairée devient une quasi impossibilité métaphysique.
Que se soit sur la crise économique, sur la justice et l'équité, sur l'école, sur l'écologie, ... les exemples abondent.

Les médias nous présentent des avis de soi-disant experts, qui avancent postulats et chiffres épars en se gardant bien d'en faire un commentaire critique.
Les débats télévisés sont soigneusement organisés entre des pseudo spécialistes qui ne rentrent pas dans les détails et des forts en gueule qui assènent leur catéchisme. Les cas où les uns et les autres s'écoutent et essayent de tendre vers une opinion partagée sont rarissimes.
Idem pour les débats parlementaires, où les considérations clientèlistes sont mises sur le même plan que la recherche du bien public.

Il faut passer beaucoup de temps pour trouver des rapports détaillés et les éplucher. Il faut être noctambule pour regarder à la télévision des émissions de bonne qualité entre 1 et 4 heures du matin. Toutes choses qui sont hors de portée du citoyen actif moyen, soumis à la propagande médiatique, qui n'a pas d'autre choix que d'adhérer à une pensée quasi religieuse.

Si, pour certains, la religion est l'opium du peuple, pour d'autres, elle en est le MAXITON.


Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

mardi 10 mars 2009

Contradictions médiatiques

Dans l'émission C'est dans l'air consacrée à la récente publication des bénéfices 2008 de la société TOTAL, Bernard Maris, journaliste dont les convictions politiques sont bien connues, a défendu l'idée que la finance, l'énergie, les transports et quelques autres secteurs étaient des activités d'intérêt général, donc des biens publics à l'échelle de la planète et qu'il ne fallait pas les laisser administrer par les intérêts privés.

Un autre intervenant lui a fait remarquer que ce qui pouvait être considéré comme un bien public mondial, accessible le plus égalitairement possible à tous, c'était plutôt la protection du climat. Bernard Maris en a été d'accord.

Le même Bernard Maris, un peu plus tard, a reproché vivement aux pétroliers privés TOTAL, BP, EXXON d'entretenir la rareté des carburants en Europe en n'investissant pas dans le raffinage pour satisfaire la demande croissante. Les vilains capitalistes actionnaires maintiendraient ainsi les prix hauts pour garder des marges élevées.

Quelle que soit la pureté ou l'impureté des motivations des vilains capitalistes, la contradiction est évidente : si l'on investit pour augmenter les capacités de raffinage et peut-être baisser un peu les prix (qui à la pompe sont faits de 80% de taxes étatiques), c'est clairement un facteur d'augmentation des émissions de CO² réputé important pour la protection du climat !

Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

dimanche 22 février 2009

Les faux monnayeurs (suite)


Je suis tombé par hasard sur le livre de Jacques Rueff "Le Péché Monétaire de l'Occident". L'auteur, en son temps, a été une de nos plus hautes autorités financières, mondialement reconnue.

Son livre dénonce les errements des politiques monétaires et le manque d'encadrement des pratiques financières et bancaires internationales sur la période 1929-1968.
Nous ne rentrerons pas dans ses arguments de spécialiste sur les vertus de l'étalon-or opposées aux dangers du gold exchange standard. Ni sur les discussions portant sur la fixation du prix de l'or métallique, la convertibilité des monnaies, les droits de tirages spéciaux, la référence à un panier de monnaies ...
Certes, bien des choses ont changé depuis 1968. Cependant, les errements dénoncés par Jacques Rueff n'ont pas été corrigés. Ils ont pris une ampleur inégalée, non seulement en Occident, mais sur la quasi totalité de la planète.

Quel est donc notre péché originel ?
Très simplement, nous dit Jacques Rueff, celui d'avoir dissocié, dans une zone juridictionnelle donnée, la production et la consommation de biens et services.

Quand ces deux paramètres globaux sont liés, notamment grâce aux contraintes réglementaires imposées au système monétaire et bancaire, on observe une autorégulation vertueuse de l'offre et de la demande.

Dans le cas contraire, il faut s'attendre à des crises économiques à répétition.
Les mécanismes du crédit sans frein, la création de produits financiers superflus, sont autant d'accélérateurs de la consommation au delà du raisonnable.

En 1968, M. Rueff s'étonnait de ce que l'Occident, champion du libéralisme, s'appliquait à mettre en œuvre le précepte énoncé par Lénine "pour détruire le régime bourgeois, il suffit de corrompre sa monnaie".

La crise de 2008 confirme malheureusement cette sinistre prédiction.

Entre temps, les sommes en jeu sont passées de quelques millions à quelques milliers de milliards !

P.S. Prenez donc le temps de lire ou de relire mon petit conte :
"QUATRE SAISONS EN ENFER"

Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

vendredi 20 février 2009

L'équité, c'est quoi ?


Valéry Giscard d'Estaing s'est inquiété, devant les honorables représentants de l'Académie des sciences morales et politiques, du " brouillage des repères de notre vie politique, dont il est difficile de savoir s'il préfigure l'avenir ou s'il conduit à une impasse", ceci dans le contexte " des sociétés qui ne sont plus structurées par des croyances religieuses " ... " dans une société de la communication immédiate, qui ne laisse plus le temps de la réflexion, où la satisfaction du besoin individuel prime," [ et où ]" le relativisme risque de ne plus trouver son antidote."...

Je me suis demandé à quoi il faisait allusion, et il m'a semblé que sa pensée tournait autour du concept d'équité. Je suis donc allé consulter le dictionnaire de l'Académie Française :

EQUITE s.f.
 Justice naturelle, droiture.
Il juge avec équité. Contre toute équité. En toute équité ...
 Signifie quelquefois, la justice exercée non pas selon les rigueurs de la loi, mais avec une modération et un adoucissement raisonnable.
Il fut absous, parce qu'on eut plus d'égard à l'équité qu'à la justice rigoureuse...

Quand on pense à la durée des séances de l'Académie Française, ça laisse un peu sur sa faim !

Cherchant mieux à me mettre sous la dent, j'ai trouvé deux grandes références historiques :

Aristote dit que l'équité est un sentiment de justice naturelle et spontanée, fondée sur la reconnaissance des droits de chacun, sans qu'elle soit nécessairement inspirée par les lois en vigueur...
L'équité est un état d'esprit qui veut aller au-delà de ce qui est légal et peut donc s'opposer à la loi lorsque celle-ci présente des lacunes ou s'avère inadaptée, voire injuste. L'équité est sous-tendue par un principe de justice non-écrit, antérieur aux lois et supérieur à celles-ci. Il est donc très difficile de définir ce qui est équitable.

Notre contemporain John Rawls, dans son livre de 1971 " Théorie de la justice" énonce que dans un État parfaitement juste, il doit être indifférent de naître avec telles caractéristiques plutôt que telles autres. Ce qui repose sur deux principes :
 le principe de liberté-égalité , c'est-à-dire un droit égal pour tous tant que celui-ci n'empêche pas la liberté d'autrui de se réaliser
« Chaque personne a droit à un système pleinement adéquat de libertés de base égales pour tous, compatible avec un même système de libertés pour tous ; et dans ce système, la juste valeur des libertés, et de celles-là seulement doit être garantie. »
 le principe de différence, qui admet des inégalités "justes" :
« Les inégalités sociales et économiques doivent être liées à des fonctions et à des positions accesibles à tous, dans des conditions d'égalité équitable des chances ; elles doivent procurer le plus grand bénéfice aux membres les plus désavantagés de la société. »

Après réflexion, Rawls modifie les principes de justice de la façon suivante (la première ayant priorité sur la seconde)
Chaque personne peut invoquer la possession d'un ensemble adéquat de droits et libertés fondamentales, qui sont les mêmes pour tous. Et dans cet ensemble, seules les libertés politiques sont garanties de façon générale.
Les inégalités économiques et sociales doivent remplir deux conditions pour être acceptables. D'abord, elles ne doivent pas empêcher l'égale opportunité de mobilité dans l'échelle sociale. Ensuite, elles doivent se faire au plus grand bénéfice de l'ensemble de la société.


° ° °


Tout ceci est bien docte. J'ai éprouvé le besoin de réfléchir par moi même.

On voit tout d'abord que l'équité ne saurait être confondue avec l'égalité.

L'exemple le plus simple à comprendre est celui du jugement de Salomon. Deux femmes se disputent un nouveau-né et chacune prétend être la mère. Dans un premier jugement Salomon dit : qu'on leur donne une part égale de l'enfant. Un garde s'apprête à couper l'enfant par le milieu pour donner à chacune une moitié d'enfant mort. L'une des deux femmes supplie Salomon en disant : j'abandonne ma plainte, donne l'enfant vivant à cette autre femme. Salomon comprend alors qui est la vraie mère, celle qui préfère sacrifier ses sentiments pour que son enfant vive. Dans son deuxième jugement, en équité, il donne l'enfant à sa mère aimante et fait punir l'usurpatrice.

Malheureusement toutes les décisions ne sont pas aussi simples. Souvent, au lieu de deux protagonistes, il y a de nombreuses parties prenantes. Souvent la chaîne des conséquences de telle ou telle décision comporte de nombreuses ramifications, non seulement dans l'espace (e.g. les populations) mais aussi dans le temps ( e.g. les générations futures).

Et puis, selon que l'on interroge des tiers extérieurs au problème ou des parties directement impliquées, leur vision de ce qui est équitable n'est pas la même.

Pis encore, le consensus populaire sur telle ou telle décision équitable a évolué au fil de l'Histoire : la perception de ce qui est équitable est un conformisme qui varie avec l'époque, les individus et les circonstances.

Les sociétés modernes sont-elles plus équitables que celles d'hier ? En la matière, que veut dire "plus" ? Il faudrait pouvoir mesurer une quantité d'équité. Mais c'est quoi une quantité d'équité ?
Même dilemme si l'on se contentait d'envisager la qualité de l'équité. L'équité d'aujourd'hui est elle "meilleure" que celle d'hier ? Tout ceci n'a aucun sens.

L'équité, c'est l'acceptation de certaines situations non homogènes ( c'est à dire inégales) qui limitent la liberté de chaque partie concernée en échange d'un avantage pour l'ensemble de ces parties.

Prenons un exemple, le pacte féodal : le seigneur me protège des agressions extérieures, je travaille pour lui (corvée) et je paye des taxes (taille), je trouve ce pacte équitable. Si mon maître abuse de sa position dominante, lève trop de taxes (gabelle, etc.), ruine ma récolte par le passage de sa chasse ... , je trouve son comportement inique. Si, dans une communauté donnée, seuls quelques uns ont à se plaindre du comportement du seigneur, ce dernier sera considéré agir avec équité. Le sentiment d'équité est un consensus.

Mais dans notre société industrielle tout se complique. On se préoccupe de répartir équitablement le bénéfice de l'entreprise entre les actionnaires, les salariés de base, les dirigeants ... tout en tenant compte de la part qu'il convient de réserver à l'autofinancement des investissements corporels et incorporels.

Chacun, selon ses convictions politiques, disons même selon son idéologie, y va de son grain de sel, souvent en ignorant les mécanismes les plus élémentaires de la comptabilité. On brandit l'équité comme un étendard de vertu, en oubliant tout ou partie de la chaîne des causes qui a permis ce bénéfice, en négligeant la complexité de la chaîne des conséquences selon que telle ou telle solution sera adoptée.

Pour les philosophes classiques, toute décision a une finalité. Fort bien, mais ne se berce-t-on pas d'illusions en faisant semblant de croire qu'un décideur humain peut en avoir une perception suffisante ?
Pour être parfaitement rationnel, il faudrait rentrer dans une combinatoire hypercomplexe, fonction de la profondeur spatiale et temporelle de l'analyse, ce que personne ne sait faire.

Finalement, ceux qui essaient de pratiquer l'équité n'en font pas étalage.

Pour les nombreux autres, qui en parlent beaucoup, c'est surtout un mot à la mode. Malheureusement, un vain mot.
Sous sa bannière, se rangent les jaloux, les partisans du rabotage de tout ce qui dépasse de la médiocrité, les coupeurs de tibias en Afrique, les zélateurs du nivellement par le bas ( appliqué aux autres évidemment).

VGE a bien raison de s'inquiéter !


Postez un commentaire
en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

lundi 16 février 2009

Darwin revisité


Le film documentaire "Le cauchemar de Darwin" montre une image crue de certains mécanismes de la sélection Darwinienne à notre époque.

Le spectateur occidental moyen en sort plutôt horrifié et indigné. Et pourtant les faits relatés ne sont que le produit de l'action de l'homme sur la nature y compris sur sa propre espèce : l'humanité.

Rapportée aux échelles de temps de l'évolution des espèces, la durée de HOMO SAPIENS est une goutte d'eau et celle de la période moderne, une molécule.

Mais on entrevoit que la vitesse du changement augmente. L'homme serait la seule espèce vivante qui modifierait la Nature à cette allure et à une échelle qui devient planétaire.

Depuis les origines, l'homme prolifère, au détriment de certaines autres espèces. Rien de choquant, c'est le mécanisme ordinaire de l'évolution.

Ce qui est assez inquiétant est de constater deux choses :

  • Les limites des ressources nécessaires à la prolifération ( eau potable, terres cultivables, air respirable, climat ...) semblent proches.

  • Les lois ordinaires de la sélection naturelle (prolifération des plus aptes) semblent outrepassées. Le contrôle des naissances, la baisse de la mortalité infantile, les progrès de la médecine y compris la survie des individus atteints de maladies rares en sont des exemples. La prolifération de l'individualisme à tout prix et, par réaction, la prolifération de l'organisation égalitariste des sociétés en sont d'autres exemples.

  • Finalement, l'émergence de l'espèce humaine ne sera très probablement qu'un épisode dans la très longue histoire de la vie sur terre.


    Postez un commentaire
    en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
    Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

    samedi 14 février 2009

    J'en rêve encore et toujours ...

    J'ai exposé sur le mode plaisant mon troisième principe de la thermodynamique des foules, qui revient à dire que le changement en démocratie est une condition nécessaire à l'existence et que la compétition Darwinienne fait le tri des solutions les plus efficaces.

    Tout ceci est exposé de manière beaucoup plus sérieuse par Raymond Bouton et Valéry Giscard d'Estaing lors de leurs interventions à la réception à l'Académie donnée en l'honneur du bicentenaire de la naissance de Tocqueville ( rapportées par A-G SLAMA dans Le Figaro du 11 février 2009) :

    " L'ancien président croyait avec Max Weber que dans des sociétés qui ne sont plus structurées par des croyances religieuses, le polythéisme des valeurs peut être résolu par un processus de rationalisation qui tend à sélectionner les meilleures pratiques : le fait est que toutes les conquêtes de la démocratie, du droit de grève à l'abolition de la peine de mort, ont été le résultat de longs et durs débats, avant de pouvoir être considérées comme irréversibles. Mais où cette sélection pourrait-elle s'opérer aujourd'hui, à l'heure d'une globalisation qui bouleverse ... la foi dans la volonté générale...qui a permis... la modernisation... Dans une société de la communication immédiate, qui ne laisse plus le temps de la réflexion et où la satisfaction du besoin individuel prime, le relativisme risque de ne plus trouver son antidote. "

    Postez un commentaire
    en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
    Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

    J'en rêve la nuit ...

    Dans un message précédent, je vous faisais partager la pensée de Charles Dantzig sur les minorités.
    Voilà que, dans Le Figaro de mercredi dernier, Alain-Gérard SLAMA évoque le même sujet dans sa chronique "Politique : comment savoir qui a raison ? "

    J'ai essayé d'en reproduire le texte intégral ici .

    SLAMA n'est pas tendre envers certaines minorités :

    " ... les facteurs qui ont invariablement dévoyé la raison démocratique ont émané de petits groupes idéologiquement organisés, structurés et fortement motivés, dont le reste de la société a toujours perçu le danger, mais sans avoir l'organisation ni la détermination nécessaires pour leur résister. Le principal danger qui pèse sur la démocratie est que le pouvoir, élu, lui, par une majorité se croit contraint, par conversion, ignorance ou démagogie, d'orienter son action en fonction des thèses de ces minorités... "

    Postez un commentaire
    en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
    Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

    dimanche 8 février 2009

    Lire avant de s'endormir.

    Si vous cherchez un livre de chevet, plein d'humour et de poésie, à déguster par petites gorgées ... allez à la librairie du coin, feuilletez l'ENCYCLOPEDIE CAPRICIEUSE DU TOUT ET DU RIEN de Charles Dantzig, et laissez vous tenter...

    Ce livre se veut être un livre de "listes".

    La liste est une des formes les plus anciennes du texte écrit : liste de champs, liste de récoltes, liste de bétail, listes d'impôts ... " la liste est la forme la plus rudimentaire de la littérature ".

    Les plus anciennes listes vraiment littéraires, qui rapportent des petits faits vécus, des moqueries, des réflexions, des anecdotes, remontent à un Romain du IIIème siècle, Elien, qui écrivait en grec.

    Déjà l'énumération ci-dessus est une liste, moins brillante que celle de la tirade du nez de Cyrano, mais une liste tout de même.

    La liste n'a pas un format rigide. Elle peut contenir de nombreux éléments ou très peu. Et surtout, chacun peut créer ses propres listes.

    C'est ce qu'a fait Charles Dantzig. Citons un exemple :

    Liste des minorités

    ... Les majorités veulent parfois faire partie d'une minorité ... [Malheur à celui qui y parviendra ] il connaîtra l'obsession d'être caractérisé comme membre d'une portion de la population tenue, au pire pour inférieure, au mieux pour irritante, malgré les rêves de tolérance des majorités, qui ne sont que des rêves, et d'ailleurs, la tolérance n'est qu'une tolérance. Il languira de redevenir membre du grand tout neutre où l'on n'est pas défini par une caractéristique aussi exclusive que la région, la religion, le goût sexuel, ou la pensée...

    ... Les majoritaires sont très ignorants de ce que font les minorités. C'est la preuve de leur force et le commencement de leur faiblesse.
    La minorité gagne toujours. Parce qu'elle en est une. Elle est consciente, méfiante, agissante. La majorité va, tranquille et broutant, et se retrouve renversée.



    Postez un commentaire
    en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
    Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

    vendredi 6 février 2009

    Le troisième principe ...

    Je suis ravi.
    Hier soir, dans son intervention télévisée, Nicolas Sarkozy a montré qu'il avait décidé de tester, à grande échelle, mon troisième principe de la thermodynamique des foules. Non sans y rajouter quelques conditions aux limites de son cru, ce qui est le signe de son talent, je dirai même de son génie.

    J'espère que cette vérification expérimentale sera un grand succès, parce que les Français en ont bien besoin, et plus égoïstement parce que j'espère que mon troisième principe sera enfin reconnu par la communauté scientifique...

    Postez un commentaire
    en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
    Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

    mardi 3 février 2009

    Thermodynamique des foules


    Ceux qui ont une formation technique ont étudié le second principe de Carnot qui dit que tout système fermé abandonné à lui-même tend vers un état d'équilibre de température, atteint par l'augmentation d'un paramètre appelé entropie. Même le grand public connaît le mot entropie et sait qu'il est associé à l'état de désordre d'un système.

    Peu de gens, excepté certains spécialistes, ont entendu parler du principe de Prigogine qui dit que les systèmes ouverts, échangeant de la matière et de l'énergie avec l'extérieur, ont une tendance naturelle à l'auto organisation, et que les exemples d'auto organisation sont nombreux dans la nature.

    Les sociologues se sont emparés de ces considérations, relatives à la thermodynamique des gaz, pour les étendre à l'évolution des sociétés humaines. Les optimistes croient qu'elles sont capables d'auto organisation. Les pessimistes qu'elles évoluent inexorablement vers des états de désordre croissants.

    Je voudrais ici dédier à notre Président Nicolas Sarkozy un principe complémentaire aux précédents. Si j'étais sujet de sa Majesté Elizabeth II, je l'aurais dédié à Tony Blair; si j'étais citoyen espagnol, au Premier ministre Zapatero. Peu importe, la science n'a pas de patrie.

    Troisième principe de la thermodynamique des foules

    Si dans un système ouvert, on dépense un maximum d'énergie localement pour générer - ou en tous cas annoncer - des changements en tous sens... que la réalisation suive ou ne suive pas, peu importe. Le processus darwinien de non-prolifération puis d'élimination des solutions inutiles (en l'espèce, inutiles au bien public) fera le tri, et après un certain temps, la qualité du bien public aura augmenté.


    La démonstration de ce principe est de pur bon sens : si je n'ai pas d'appétit pour le changement, la vitesse de renouvellement des us et coutumes, des lois et des règlements, reste faible et la probabilité de sclérose est forte. A contrario, si je prône des solutions nouvelles en abondance, il finira bien par en sortir quelques-unes de bénéfiques.

    Prenons un exemple: le téléphone portable de première génération a proliféré en quelques années sur l'ensemble de la planète. La deuxième génération et les suivantes, beaucoup moins vite car elles répondent à un besoin moins profond, voire à un besoin artificiel, pur produit du marketing et de la publicité.

    Le besoin réel, c'est que nous voulons communiquer directement avec nos semblables. Passer par un intermédiaire, fut-ce internet, nous est moins nécessaire. C'est un peu comme l'attrait universel pour le langage parlé, opposé à l'intérêt plus élitiste pour le langage écrit.

    ° ° °

    Quelles conclusions peut-on tirer de tout celà ?
    Au final, l'auto organisation de la planète ne serait-elle pas une illusion provisoire ?

    Si l'entropie reflète l'état de désordre des sociétés, j'ai le sentiment que celui de l'ère démocratique moderne est supérieur à celui des ères monarchiques qui l'ont précédé. Et que l'entropie des régimes monarchiques était en pratique supérieure à celle des petites démocraties locales grecques.




    Postez un commentaire
    en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
    Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

    vendredi 30 janvier 2009

    La marchandisation (suite et fin )

    J'ai entendu à la radio le témoignage d'un auditeur qui exerçait la profession de "coach en optimisme". Précédemment, il était psychologue ou psychiatre, mais cette reconversion lui avait semblé tout à fait porteuse.

    Il entraînait des dirigeants d'entreprise à délivrer des messages positifs à leurs cadres. Par ces temps de crise, économique et morale, chacun se cherche. En particulier les cadres, qui sont partagés entre les valeurs personnelles traditionnelles - celles qu'en général ils essayent de transmettre en famille à leurs enfants- et les valeurs économiques - celles qu'ils ont pour mission d'appliquer dans leur vie professionnelle. Cette tension schizophrène engendre le stress et, de plus en plus, la dépression nerveuse. D'où une perte pour l'entreprise.

    Il appartient donc au patron de montrer la voie en élargissant les valeurs de l'entreprise. Par temps de crise économique, l'entreprise, au lieu de tomber tout court, doit essayer de "tomber plus haut". Pas question de nier les impératifs ordinaires de l'économie de marché. Il faut motiver employés et clients pour qu'ils résolvent leurs problèmes de conflits psychologiques internes. Donner du sens à nos productions, voilà la nouvelle valeur ajoutée. Nous entrons dans l'ère du sens. Le sens c'est bon pour nos clients, c'est bon pour nos employés, c'est bon pour l'entreprise.

    Notre coach en optimisme dispensait donc ses conseils en vue d'augmenter la confiance en soi, le courage et l'altruisme de ses ouailles. Il citait un petit exercice tout bête : chaque soir mettre par écrit une liste de tous les petits actes et faits positifs survenus dans la journée. D'après lui c'était plus efficace et moins dangereux que deux comprimés de PROZAC.

    Accessoirement, la quête du sens c'était bon également pour le coach en optimisme.

    Alors, il n'y aurait pas que du mauvais dans la marchandisation ?




    Postez un commentaire
    en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
    Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

    lundi 26 janvier 2009

    La marchandisation ( suite ...)

    La professionnalisation de la relation à autrui engendre une distanciation croissante.

    Clairement, le monde réel perd de l’importance, au profit de ce que nous appellerons, faute de mieux, un monde virtuel.

    Dans les entreprises productrices de biens et de services autres que financiers, il en est de même. Tout ce qui est professionnalisé tend à se développer sans limites, par ce que l'horizon humaniste des décideurs se rétrécit à mesure de leur distanciation du terrain. Ils sont amenés à se focaliser sur l'intérêt particulier de leur entreprise ( qui se confond parfois avec leur intérêt personnel ). Ils doivent croître pour survivre. Seules des crises peuvent porter un coup d'arrêt à cette croissance cancéreuse.

    Mais ce n’est pas tout. Les relations entre individus (dernier bastion de l’humanisme ) sont en train de passer au marché de masse.

    Prenons l’amour par exemple. Depuis des temps immémoriaux il y a un stade artisanal de l’amour physique tarifé. Pour être cynique, il y a aussi un stade artisanal de l’amour reproductif ( et plus récemment affectif ) codifié par l’institution du mariage.

    Stade artisanal largement « androcratique » dans une majorité de groupes sociaux. Avec de rares îlots de « gynocratie » dans quelques groupes ethniques isolés.

    Tout ceci pourrait changer. Tout ceci est en train de changer. Après la publicité plus ou moins explicite pour les maisons closes, les masseuses asiatiques et les « hôtesses » en tout genre, après le succès des agences matrimoniales, on vit maintenant à l'heure de la révolution Internet.

    Non seulement la transposition des annonces classiques, avec en prime les photos et les vidéos sonorisées, non seulement le déferlement de la publicité directe par les e-mails indésirables (spams), mais aussi le sondage d’opinion permanent sur nos préférences individuelles de consommateurs potentiels.

    Le paroxysme ( provisoire ?) c'est l’apparition des jeux de rôle en ligne ( remplis d'«avatars » plus vrais que vrais) et le succès des sites dits de « socialisation » tel U-tube, My-face, etc.

    Clairement le monde virtuel gagne du terrain.

    Mais à quand la crise de l’érotisme sur Internet ? Il paraît que la pratique excessive de l’ordinateur diminue la libido masculine.

    A coup sûr, il y a là les prémisses de la prochaine crise mondiale !



    Postez un commentaire
    en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
    Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

    jeudi 22 janvier 2009

    La marchandisation

    Une marchandise est quelque chose qui change mains en l’état sans que au moins un des deux protagonistes soit le producteur ou l’utilisateur final (destructeur, consommateur).

    A peine sorti de l’ère de la cueillette pour sa subsistance, et probablement dès l’ère de la chasse, l’homme primitif s’est approprié les fruits de ses efforts personnels (la notion de propriété des choses est concomitante à la notion d’identité de soi qui fait l’humain).
    ...
    A l’époque du troc entre le producteur et le consommateur final, les termes de l’échange étaient fixés directement entre deux protagonistes.
    ...
    La théorie prétend que le marché est le lieu ou l’offre équilibre la demande par le mécanisme du prix de marché. Ceci suppose que le pouvoir du grand nombre de consommateurs est globalement égal au pouvoir du petit nombre de producteurs.

    Cette thèse a été mise en défaut par l’expérience et d’autres théoriciens se sont penchés sur la concurrence imparfaite.

    On avait oublié que la règle de base du vivant, qui vaut aussi pour l’organisation des systèmes sociaux, c’est que le plus fort mange le plus faible.

    La démocratie représentative entretient la croyance que le peuple a, par son vote, le pouvoir en dernier ressort. De même le libéralisme entretient la croyance que les consommateurs ont, par leur influence sur les décisions d'achat, le pouvoir ultime.

    L’expérience montre que rien n’est moins certain. Le mythe du client roi est à mettre dans le même caddy que celui du peuple souverain.

    La concurrence peut être biaisée par des ententes ( illégales ou implicites) entre producteurs ou entre intermédiaires. Mais surtout, le plus légitimement du monde, les producteurs et les distributeurs ont recours à la publicité pour convaincre le public d’acheter leurs marchandises.

    La publicité est elle même devenue une marchandise, avec ses producteurs et ses clients. Les publicistes ont éprouvé le besoin de faire la promotion de leurs services auprès des annonceurs, à coup de panels et de sondages d’opinion.

    Cette professionnalisation de la relation à autrui engendre une distanciation croissante.

    Clairement, le monde réel perd de l’importance, au profit de ce que nous appellerons, faute de mieux, un monde virtuel.
    ...
    Mais, qui dit marché, dit prix et qui dit prix, dit monnaie. La finance internationale, a longtemps été constituée du réseau de confiance des agents de change israélites, chinois ... , rendant des services réels aux voyageurs aventureux et aux marchands. Bientôt, les prêteurs soucieux de la sécurité de leurs affaires, sont devenus les âmes damnées des puissants ( en général, les rois ) souvent pour financer des guerres.

    Plus tard la finance a pris de plus en plus d'importance et s’est complexifiée
    ( multiplication des intermédiaires et des produits financiers). Les théoriciens de la monnaie ont du mal à suivre l’imagination créative des pourvoyeurs de produits financiers.

    Là encore le monde financier virtuel a pris le pas sur les besoins de ce qu’on appelle l’économie réelle. Mais tout ce qui est excessif a une fin. C’est la crise financière mondiale. Il y aura des victimes. (à suivre ...)

    Postez un commentaire
    en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
    Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

    lundi 12 janvier 2009

    La force du destin

    L’indignation de la communauté internationale contre l’action militaire israélienne dans la bande de Gazza est honorable, indispensable…
    Mais supposons que le Hamas fasse ce qu’on attend de lui, qu’une trève s’établisse, que la partie arabe reconnaisse l’Etat d'Israël, qu’un Etat souverain Palestinien voit le jour ... l’existence pérenne d'Israël n’est pas assurée pour autant.
    Dans cet Etat, théoriquement laïque, une minorité sioniste intégriste a un fort impact politique. Il est entouré de divers Etats où le pouvoir est exercé au nom de communautés musulmanes, pas spécialement laïques, soumis à l’influence de minorités islamistes intégristes.

    Le seul point commun à tous ces intégristes est une conception machiste de la société. Les mâles prient Dieu, les femmes travaillent et font des enfants.

    La densité de population atteint 4000 habitants au Km² dans la bande de Gazza contre 300 en Israël et 400 au Liban. La densité en Cisjordanie n’est pas très claire. Et surtout à l’intérieur de tel ou tel Etat, les camps de réfugiés sont des ghettos surpeuplés.
    Même en supposant qu’Israël réussisse à empêcher les immigrations arabes sur son territoire, il y a déjà un peu plus du quart des citoyens israéliens qui sont arabes et ceci sans compter le flux quotidien de travailleurs palestiniens qui passent la frontière matin et soir.
    L’évolution démographique de la région est en faveur des musulmans globalement majoritaires, et qui le deviendront même dans l’Etat d’Israël.
    De même qu’au Liban le pouvoir a échappé aux Chrétiens, en Israël il échappera aux Hébreux.
    Le statut de dhimmi, le seul que connaissent les majorités arabes, ne peut pas être une solution pérenne.
    On peut prédire que le peuple juif verra se lever de nouveaux prophètes de la résistance et qu’un nouvel exode aura lieu.



    Postez un commentaire
    en cliquant le lien commentaires ci-dessous:
    Pour les nouveaux, ouvrez sans crainte un compte BLOGGER

    lundi 5 janvier 2009

    Guerre au Proche Orient

    Dans le conflit Israël / Hamas à Gazza, les démarches de la communauté internationale tiennent de la gesticulation.
    Même si les belligérants locaux voulaient la paix, ont-ils les moyens de l'imposer ?

    Les dirigeants du Hamas ont-ils une autorité quelconque pour obtenir l'arrêt du lancement de missiles vers Israël ? On peut en douter Non seulement Hamas achète des armes à l'étranger, mais il en fabrique localement. Et pas seulement dans des usines. J'ai cru voir un reportage sur la fabrication artisanale d'obus de mortier.

    Sans doute vaut-il mieux gesticuler que se taire. Qui a dit " il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre" ?

    jeudi 1 janvier 2009

    Bonne année 2009



    Le pire n'est jamais sûr.


    Alors ...