vendredi 30 janvier 2009

La marchandisation (suite et fin )

J'ai entendu à la radio le témoignage d'un auditeur qui exerçait la profession de "coach en optimisme". Précédemment, il était psychologue ou psychiatre, mais cette reconversion lui avait semblé tout à fait porteuse.

Il entraînait des dirigeants d'entreprise à délivrer des messages positifs à leurs cadres. Par ces temps de crise, économique et morale, chacun se cherche. En particulier les cadres, qui sont partagés entre les valeurs personnelles traditionnelles - celles qu'en général ils essayent de transmettre en famille à leurs enfants- et les valeurs économiques - celles qu'ils ont pour mission d'appliquer dans leur vie professionnelle. Cette tension schizophrène engendre le stress et, de plus en plus, la dépression nerveuse. D'où une perte pour l'entreprise.

Il appartient donc au patron de montrer la voie en élargissant les valeurs de l'entreprise. Par temps de crise économique, l'entreprise, au lieu de tomber tout court, doit essayer de "tomber plus haut". Pas question de nier les impératifs ordinaires de l'économie de marché. Il faut motiver employés et clients pour qu'ils résolvent leurs problèmes de conflits psychologiques internes. Donner du sens à nos productions, voilà la nouvelle valeur ajoutée. Nous entrons dans l'ère du sens. Le sens c'est bon pour nos clients, c'est bon pour nos employés, c'est bon pour l'entreprise.

Notre coach en optimisme dispensait donc ses conseils en vue d'augmenter la confiance en soi, le courage et l'altruisme de ses ouailles. Il citait un petit exercice tout bête : chaque soir mettre par écrit une liste de tous les petits actes et faits positifs survenus dans la journée. D'après lui c'était plus efficace et moins dangereux que deux comprimés de PROZAC.

Accessoirement, la quête du sens c'était bon également pour le coach en optimisme.

Alors, il n'y aurait pas que du mauvais dans la marchandisation ?




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