dimanche 27 décembre 2009

Où va la démocratie ?




1 – Du nouveau consensus social

Les démocraties modernes les plus confirmées tendent vers des régimes présidentiels, que ce soit sous la forme d’un président élu directement ou indirectement par le peuple, ou sous la forme d’une monarchie héréditaire, mais généralement constitutionnelle. Nous nous réfèrerons à la France et aux Etats-Unis dans le premier cas, au Royaume-Uni et à l’Espagne dans le second.

D’autres pays tels le royaume du Maroc ou la république de Tunisie les rejoindrons peut-être un jour. Le cas de la Fédération Indienne est à part ; le nationalisme lui tient lieu de monarque.

Il y a dans chacune de ces nations un consensus tacite, ce que dans d’autres temps on appelait le pacte social, pour que le président élu ou le monarque héréditaire incarne la nation.

Il y a surtout une tendance naturelle à considérer cet individu unique comme le recours suprême de chaque citoyen, de chaque groupe d’intérêts, face aux péripéties de l’existence, de l’économie, face aux catastrophes naturelles… bref à considérer cet individu comme un souverain tout puissant, une sorte de Dieu le Père ou de Christ Pantocrator.

Et pourtant si l’on y regarde bien, cet individu a de moins en moins de pouvoirs.

Dans tous les pays considérés, il ne fait pas les lois. Il les promulgue seulement.
Dans aucun de ces pays, il ne doit intervenir sur l’appareil judiciaire.

Quel est alors le rôle du Président Pantocrator ?

Il écoute les aspirations de son peuple, dont il comprend les mœurs. Il suit les fluctuations incessantes de l’opinion dite publique , en principe celle de la majorité des citoyens, mais aussi celle des minorités et leurs réclamations. Alors serait-ce un Président girouette ?

Il connaît et pèse les contraintes de l’environnement international et les rapports de force. Serait-ce un Président à la botte des pays les plus puissants ?

Il cherche des orientations stratégiques pour l’avenir à long terme de son pays, essayant de prendre celles qui resteront dans l’Histoire. Alors un Président visionnaire ?

C’est le subtil dosage de ces trois volets contradictoires qui , plusieurs dizaines d’année après sa disparition, permettront de porter un jugement objectif sur les mandats ou le règne du « Pantocrator ».



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2 commentaires:

Jean-Claude a dit…

J’ai trouvé assez significatif que tu aies choisi un terme religieux pour personnifier nos hommes d’Etat modernes qui malheureusement sont souvent déifiés par les médias comme les vedettes du sport et du showbizz. Où sont les abbés Pierre et les mères Thérésa ?

PJMB a dit…

J’ai effectivement été regarder le sens exact de Pantocrator ( puissant en tous lieux, tout puissant) avant d’employer ce terme rare qui m’est apparu mieux correspondre à ce que je voulais décrire que « despote éclairé » ou « dictateur ». En fait je soutiens la thèse que dans nos démocraties de nantis ( par opposition aux quatre milliards des autres humains) nous sommes les victimes consentantes et les complices de la déification du pouvoir.