samedi 6 février 2010

ENFIN UNE PUBLICITÉ HONNÊTE



Un ami m’a fait cadeau de deux petits flacons d’un produit commercialisé en parapharmacie, mis au point par un médecin psychiatre paraît-il.
Un produit qui se réclame de l’effet PLACEBO, dont on peut mesurer l’efficacité, miraculeuse parfois.



la notice est un petit bijou sémantique, mais il faut une loupe pour la lire:




On vous dit très clairement que le produit «ne possède aucune action pharmaceutique mesurable ».
Ses vertus sont annoncées au conditionnel : il aurait pour propriété essentielle «d’augmenter l’effet placebo, déjà important, induit par tout traitement à visée psychotrope, habituellement utilisé. »

Suivent quelques détails sur les rites opératoires : « le garder quelque temps en bouche (une dizaine de secondes) peut augmenter ses effets ».
Et enfin «pour augmenter les effets de l’élixir, il est souhaitable, lors de son absorption, de se concentrer sur les bienfaits attendus ».

Tout est dit !

Mais qui lit les notices ? Qui va voir que LOBEPAC est l’anagramme de PLACEBO ?

Je ne sais pas à quel prix se vend le flacon, et je propose une alternative : tous les soirs une goutte d’eau de mélisse dans un verre d’eau sucrée, tous les matins une goutte d’alcool de menthe Riclès toujours dans un verre d’eau sucrée.

Mais bien sûr, comme le suggère la notice, si votre traitement habituel a été prescrit par un psy à 200 € la consultation, il est bien connu que l’effet du LOBEPAC n’en sera que meilleur !


Errata : Il semble que le LOBEPAC fabriqué en petite série par son inventeur psychiatre n’a jamais été prescrit, ni par le corps médical ni autrement et n’a jamais pu être référencé chez les grossistes. Il est devenu un objet « collector » sur une étagère de l’ami qui m’a donné les deux échantillons. Doit-on conclure qu’en publicité l’honnêteté ne paie pas ?

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