samedi 20 février 2010

HALLALI sur le hallal

Pour répondre à la sociologie de sa clientèle, la chaîne de fastfood QUICK ne sert plus que des hamburgers hallal dans une demi-douzaine de ses restaurants, situés dans des zones à forte densité musulmane.

Le maire de Roubaix s’inquiète de cet état de fait et lance une action en justice pour discrimination. Il explique à la télévision que QUICK est libre de servir de la nourriture hallal, mais que cela ne doit pas être exclusif du bifteck (haché) frites républicain. Il dit que si la République cède sur ce point, on laisse la ghetto-isation s’installer, ce qui sonnera le glas de la laïcité et de la paix sociale, etc.etc.

Dans le même temps, Europe N°1 diffuse un reportage sur les déconvenues de Français d’origine maghrébine, travailleurs des années 70, qui ont pu économiser et acheter un appartement dans une petite résidence HLM, coquette, entourée de forêts… Aujourd’hui, ils sont à la retraite (modeste), mais leur appartement est entièrement payé. Sont-ils heureux ? Non car, pour des raisons obscures, leur résidence n’a pas été entretenue, les occupants les plus aisés sont partis. Certains appartements, restés vides et entièrement délabrés, sont squattés par des Maliens. C’est l’enfer, mais les retraités amoureux de la République n’ont pas les moyens de déménager.

Ecartons l’hypothèse selon laquelle ces deux annonces médiatiques ne seraient pas fortuites, mais un volet de la campagne pour les élections régionales.

La seconde justifie sans doute les inquiétudes du maire de Roubaix exprimées dans la première. Elle montre que la discrimination est partout, non seulement entre les musulmans et les autres, mais entre les très pauvres et les autres.
Par « très pauvres » j’entends ici ceux qui n’ont pas les moyens de manger au restaurant même un hamburger QUICK.

Je doute que la justice et la loi puissent y remédier. Il faudrait légiférer pour imposer le bifteck-frites dans les restaurants grecs, antillais, marocains, japonais, chinois et j’en passe… Et puis, pourquoi pas dans les restaurants végétariens et les crêperies bretonnes…
Il faudrait légiférer sur les magasins de luxe pour les obliger à vendre aussi le bas de gamme. Légiférer sur les coiffeurs pour dames pour leur imposer la mixité…

Il y a des limites à la légifération. Je crois qu’il vaudrait mieux multiplier l’offre : susciter (à coup d’exonérations fiscales et de mécénat privé) un MACDO bifteck-frites en face du QUICK hallal, ou mieux, une soupe populaire Evangéliste (mais attention à la jurisprudence dans l’affaire de la soupe « au cochon »).



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