dimanche 26 avril 2009

Non Sire, c'est une révolution !

Sur les 192 pays membres de l’ONU, les démocraties occidentales sont en minorité. Les autres pays se sont regoupés en blocs qui se recouvrent plus ou moins selon les circonstances : 115 non alignés, 57 musulmans, 53 africains …

A la conférence de Genève sur les droits de l’homme, dite Durban II, les promoteurs des droits de l’homme sont débordés. Ils avaient oublié que la déclaration de 1789 a été suivie de la Terreur…

Les zélateurs de la décolonisation essaient de faire contre mauvaise fortune bon cœur. Ils attendaient une reconnaissance éternelle de la part des peuples libérés. Ils sont bien déçus. La chenille devenue papillon veut voler de ses propres ailes et butiner ses fleurs en toute indépendance. Et s’il n’y a pas assez de fleurs sur son territoire, elle exige des soutiens rétroactifs au titre des dommages de naguère !

Enfin, quand on dit les peuples, il faut comprendre les dirigeants au pouvoir, leur famille, leur tribu et leurs commensaux. Le peuple reste une masse qu’il convient de garder sous contrôle, tantôt calmée par les distractions ou la menace, tantôt poussée à aboyer contre l’ennemi extérieur. Et si, dans le passé, il y eut quelques retombées positives pour les populations, elles sont soigneusement passées sous silence ou à tout le moins minimisées sans vergogne. Le métier de history rewriter, dérivé de celui de story writer, se porte bien.

Le moindre potentat vient à la tribune des Nations Unies donner des leçons de démocratie. Cria cuervos y te sacaran los ojos !

Dans le monde occidental, les attitudes sont partagées. Les idéalistes s’accrochent à l’évolution lente des pouvoirs face à leurs opinions publiques. Les réalistes veulent de la fermeté et des contreparties concrètes au cas par cas. Certains idéologues prônent de revenir à la situation antérieure du chacun pour soi.
A l’opposé, certaines intelligentes de gauche se repentent à tous vents et demandent pardon au nom de la Nation… Quand on pense que leur but unique est de faire parler d’elles, on se prend à leur retourner le compliment : j’ai honte pour elles de les voir recourir à de tels procédés.

Au soir du 14 juillet 1789, la Bastille est aux mains des insurgés Parisiens. Le Duc de Liancourt vient en informer le Roi Louis XVI. Celui-ci lui demande : "Mais, c'est une révolte ?" ; et Liancourt de répondre au Roi, de manière visionnaire : "Non Sire, c'est une révolution !"

Consolons nous, les accusateurs publics, Robespierre, Danton et beaucoup d’autres ont fini sur l’échafaud. Les réformateurs ont péri assassinés par des fanatiques.



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mardi 21 avril 2009

La Bourse ou la Vie !

Dans le temps, c'est en ces termes que les bandits de grand chemin annonçaient la couleur. Le rendement était excellent.

De nos jours, le choix est plus ambigu. On fera repartir la Bourse à coups de subventions aux banques et d'injections de garanties dans le système financier. Quant à la Vie, la vie de tous les jours, la vie terre à terre, elle fera ce qu'elle pourra.
Si encore cela se limitait à ponctionner les économies des plus aisés, ce serait un moindre mal. En fait, on est parti pour ponctionner surtout deux ou trois générations de classes moyennes.
En parallèle, on laisse aussi basculer dans la précarité une proportion importante des classes laborieuses, des petits artisans, petits retraités, personnes isolées ...

La séparation de biens entre la sphère financière et l'économie réelle n'est pas prête de s'atténuer.

Du coup, quand ils le peuvent, les individus concernés se rebiffent. Ils recourent à des moyens radicaux. Les séquestrations de patrons se multiplient. On entend des chantres de l'équité mettre en parallèle la violence faite à quelques patrons et le triste sort réservé à de nombreux salariés qui n'y sont pour rien. D'autres excités mettent en avant les résultats sonnants et trébuchants obtenus par la force.

Bientôt on chauffera les pieds du patron pour l'amener à résipiscence et, après le patron, le représentant local de l’Etat. A tant que faire et pour en revenir à des temps pas si lointains, pourquoi pas lui mettre aussi un pistolet sur la nuque !

Jean-Louis Debré, président du Conseil Constitutionnel, a bien vu la dérive en cours. Il a rappelé les droits de base en régime démocratique et condamné sans ambiguïté les pratiques illégales.


Dommage qu'il ne se soit pas arrêté là. Pour sacrifier à l'air du temps et ne pas jeter d'huile sur le feu, il a jugé bon de laisser la porte entrouverte à une évolution de la loi en la matière.



Ça risque de faire des courants d'air !







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mardi 14 avril 2009

Il faut sauver la planère financière!

Ça ne tourne plus rond sur la planète financière. Tout le monde y met son grain de sel.
Revenons sur l'émission RIPOSTES du 5 avril 2009(N° 364 Serge Moati)
G2, OTAN : le nouvel ordre mondial.
Invité : François Hollande
Participants : Jacques Attali, Pierre Lellouche, Jean-Luc Mélenchon, Bernard Guetta

Si vous ne trouvez plus l'intégrale de sa vidéo sur le site de la Cinq

vous pouvez toujours essayer de voir des EXTRAITS ici.


Diverses opinions se sont exprimées. Certaines très sensiblement opposées, y compris un accrochage peu courtois entre Mélenchon et Lellouche, presque trop beau pour ne pas être un peu préparé à l'avance.

Passons sur ces points de discorde pour résumer les points d'accord :

* Il y a probablement des petits signes de changement des mentalités. L'époque où certains théorisaient que le marché doit à lui seul assurer le bien-être de chacun semble révolue.
* Mais un système de gouvernance mondiale n'est pas pour demain. Dans cent ans ... , ou peut-être jamais ...
* Le sauvetage des institutions financières (les banques) est une urgence économique absolue, moralement détestable.
* Si le sauvetage réussit, il profitera de toutes façons aux banques, et plus particulièrement au système financier anglo-saxon, et il coûtera au contribuable actuel et aux générations futures.

On s'accorde sur la nécessité de mieux encadrer les points qui ont conduit à la crise :

* Restreindre l'offre de crédit alimentant la spéculation.
* Rendre les Agences de notation indépendantes des organismes qu'elles auditent.
* Encadrer les rémunérations "obscènes" de certains dirigeants.
* Eviter que l'argent public soit utilisé à servir des bonus etc. dans les entreprises aidées.
* Combattre non seulement la fraude fiscale, mais aussi l'évasion fiscale ( due à la disparité des lois et usages fiscaux entre pays ).

Les modalités pour y parvenir restent un problème mal résolu. Pour les uns, nationalisation provisoire ou définitive. Pour d'autres, création d'une monnaie internationale de référence différente du dollar.

La suite du débat aborde les problèmes de la paix dans le monde, la non prolifération de l'armement atomique, la lutte contre les évolutions possibles du terrorisme international, la suprématie déclinante des USA et la montée en influence de l'Asie.

En conclusion, les protagonistes croisent les doigts et lancent du bout des lèvres un message d'espoir plutôt désabusé.

L'ennui, c'est que si l'on fait un tour du coté des commentateurs américains, ils sont franchement dubitatifs sur les effets des plans de sauvetage annoncés par Obama !




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lundi 6 avril 2009

Taïaut, Taïaut, sus au capitalisme sauvage

Brillants chasseurs à courre, sonnant du cor à se rompre les jugulaires, meute des chiens courants, aboyant derrière le gros gibier, tout ce qui compte sur la planète se préoccupe de réformer le capitalisme. Les plus sages savent avec Jacques Delors que "tout individu qui détient un pouvoir sans limites, en abuse" et qu'il faut assez de règles pour apporter un peu d'équité, mais pas trop de règles pour ne pas casser la machine qui nous fait vivre.


La confusion règne. Ce week-end on en a eu des exemples dans l'émission Ripostes (G2, OTAN : vers un nouvel ordre mondial)avec Attali, Mélenchon, Lellouche et le journaliste Guetta.

Egalement dans le Figaro Magazine du 4 avril 2009 dans le débat
" Peut-on moraliser le capitalisme " entre le philosophe André Conte-Sponville et le haut fonctionnaire Nicolas Tenzer.


Je voudrais en commenter certaines affirmations. Nicolas Tenzer écrit " ... le politique, lequel définit le juste et l'injuste, concrétisés par la suite dans des principes et des codes d'éthique contraignants..."

Il me semble bien dangereux de confier au politique le soin de définir ce qui est juste et ce qui est injuste. Il y a comme un relent de totalitarisme à cela, car le politique c'est par définition un domaine de pouvoir. Relent qui se confirme quand Tenzer se dévoile en subordonnant les principes et les codes d'éthique aux choix préalables du politique.
Je préfère sur ce point la position de Conte-Sponville qui insiste sur la morale individuelle.


Tenzer évoque ensuite "les règles fonctionnelles du capitalisme" et cite " la transparence, le principe de fiabilité des informations, l'absence de conflits d'intérêt...". Je pense qu'il confond capitalisme et économie de marché. D'ailleurs le mot capitalisme est tellement ambigu qu'on ferait mieux de pas l'utiliser.


Plus loin, il confond les capitalistes, les entrepreneurs et les dirigeants salariés.
Il me parait faux de dire que notre système économique compte de moins en moins d'entrepreneurs. Si c'était le cas, c'est à l'école qu'il faut tenter d'y remédier.

Il déplore "...l'actionnariat dilué, où la rente est devenue la règle... ". Je crois au contraire que l'augmentation du nombre des détenteurs du capital - qui ne sont pas tous de gros porteurs- est plutôt une bonne chose pour l'amélioration de l'équité, à condition de limiter leurs appétits à court terme.


Finalement, il se préoccupe de "la crise de l'autorité et de la légitimité des institutions publiques et privées" particulièrement en France et là je suis entièrement d'accord.



Je vois un lien entre cette crise d'autorité et la crise financière.
A mon avis, les causes de cette crise sont multiples.


  • Certainement, la lente déliquescence des autorités morales traditionnelles : église, philosophie, famille, école. Le politique, même pris au sens le plus noble du terme, ne peut jouer le rôle d'autorité morale en démocratie.

  • Peut-être aussi le principe de laïcité à la française qui met sur un pied d'égalité toutes sortes d'idéologies.

  • En tous cas, la trahison des relais d'opinion qui véhiculent le scandaleux au détriment de tout ce qui est positif.


Alors, quand Obama dit aux étudiants: " Vous pouvez travailler pour Médecins sans frontière ou pour l’ONU, être maire de Strasbourg ou volontaire dans votre communauté… L’essentiel est de s’engager au service du public. A long terme, le fait de ne penser qu’à son confort, à sa maison, à sa voiture n’apporte que de l’ennui. Si vous ne pensez qu’à vous, votre vie diminue. Pensez-y, le monde présente tant de défis et d’opportunités. Plongez, impliquez-vous, acceptez d’être déçu, mais vous aurez vécu une grande aventure et fait la différence ", c'est un petit caillou blanc dans la forêt, qui sera plus efficace à terme que les milliers de milliards de dollars injectés dans le système pour pallier les errements de certains de leurs aînés.
Les médias en ont à peine parlé et c'est bien dommage !




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