vendredi 2 avril 2010

HARMONIA MUNDI



Je ne veux pas seulement parler de la célèbre maison d’édition de musique enregistrée, mais du projet d’harmonie mondiale mis en avant par nombre de responsables politiques de tous pays et de tous bords.


Sagement la maison d’édition fondée en 1958 a commencé par des valeurs sures, musique ancienne et musique baroque. Plus récemment elle a étendu assez modestement son catalogue à de la musique contemporaine tel Luciano Berio. Mais, il faut bien le reconnaître, la dodécaphonie n’est pas sa tasse de thé.


Dans le monde de la politique, c’est plutôt la dodécacophonie qui règne. Au niveau des états-nations chacun y va de son petit couplet à deux voix :  une pour les partenaires internationaux, l’autre pour les aspirations de sa poulation. Et puis la musique chinoise et la musique indienne ont leurs propres systèmes, beaucoup plus subtils que notre clavecin bien tempéré.


Les Occidentaux voudraient apporter la démocratie bien tempérée au reste du monde. Les pays émergeants veulent rester maîtres de leurs partitions.


Au niveau des chefs d’orchestre, c’est le trop plein. Les chefs de grandes formations nationales, les institutionnels internationaux, les petits chefs non alignés ... les directions collégiales et les chefs vedettes, les charismatiques et les silencieux. Pour les traditionnelles photos de famille à la télévision, on est obligé de prendre des formats de plus en plus allongés pour caser tout le monde.


Il paraît que la musique traditionnelle chinoise est basée sur une gamme à cinq tons égaux. Même si la notation actuelle ressemble à celle de la musique occidentale, qui en comporte douze, on voit bien que l’unisson n’est pas pour tout de suite.
Quant à la musique indienne, qui comporte des accords, des répétitions et des rythmes infiniment plus complexes que ceux dont nous Occidentaux avons l’habitude, pas étonnant qu’elle nous prenne à contre-pied.


Le concert des nations est souvent discordant. A force de réduction au dénominateur commun, on aboutit à une simple note sans grande portée. La musique des sphères n’est pas céleste comme dans l’Antiquité, elle serait plutôt celle des sphères d’influence !


Il faut s’en contenter, en se disant que mieux vaut résoudre nos conflits d’intérêts par la musique, même un peu discordante, que par la brutalité et la guerre.







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